Henri Sarre 2ème au concours d’éloquence de « zone »!

Mercredi dernier, 12 février, Henri a dignement représenté le lycée Colomb au concours d’éloquence, face à 6 redoutables candidats des districts de Montbéliard, Belfort, Vesoul et Baume-les-dames.

Très à l’aise et convaincant, il n’a été devancé que par une élève de TES du lycée des Haberges, fort éloquente elle-aussi.

Vous trouverez à la suite le texte d’Henri, et celui de Paul battu le 23 janvier…par Henri.

Prenez le temps de déguster ces textes, ils sont un appel à la tolérance, au respect des différences, bien nécessaire en ces temps troublés.

J. Collinet

Proviseur-adjoint

 

Texte de Paul Jeanroy

 

Dans son ouvrage sur la vie des plus illustres philosophes de l’Antiquité, Diogène Laërce écrit au chapitre consacré à Socrate : « Pour [lui] il n’existait qu’un bien : la connaissance, et qu’un mal : l’ignorance. » Socrate opposerait donc la connaissance à l’ignorance ; pourtant, lors de la campagne des dernières élections européennes, un candidat affirmait que le contraire de la connaissance n’était pas l’ignorance mais la certitude : « La certitude de tous ces gens sérieux qui nous expliquent tranquillement, doctement que 3 % de déficit public sont plus dangereux pour nos existences que 2° supplémentaires pour la planète. » disait-il. Cette certitude est ce que l’on peut appeler un sophisme, ce qui est une forme d’ignorance. En effet, un sophisme est un faux raisonnement fait avec l’intention d’induire en erreur. Le sophiste manie la rhétorique comme le magicien manie la prestidigitation, il illusionne ses interlocuteurs avec ses longs discours bourrés de citations mais vides de sens. Dès l’Antiquité, dans le Gorgias de Platon, Socrate – encore lui – s’élève contre l’ignorance volontaire des sophistes, affirmant que le pouvoir de convaincre est différent du savoir et que : « l’orateur n’est pas homme qui fait connaître. » Nous pouvons donc dire que les sophistes jouent sur l’ignorance d’autrui. Le verbe « jouer » employé de cette manière est intéressant : il montre que les sophistes se servent de l’ignorance d’autrui à des fins politiques ou religieuses. Les sophistes jouent moins sur l’ignorance des autres que sur leur crédulité. Cependant, nous ne traitons pas ici de la crédulité mais de l’ignorance.

Dès lors, quelle est la différence entre ces deux termes ? Eh bien la crédulité est la trop grande facilité à croire ; en revanche, l’ignorance est l’état de celui qui ne sait rien, qui ignore. Mais quelqu’un qui ignorerait toutes choses, aurait-il vraiment peur comme l’affirme Averroès ? Non, parce qu’il ne connaîtrait ni la peur, ni le danger. Il ne peut craindre ce qu’il ne connaît pas puisqu’il ne sait pas ce qu’il en est. Cependant nous ne parlons pas ici d’une ignorance totale mais de l’ignorance qu’ont certaines personnes dans certains domaines. Dès lors, est-ce vraiment l’ignorance (au sens où l’entend Averroès) qui mène à la peur ou le fait que les sophistes (comme je les ai appelés) jouent sur cette ignorance ? Les sophistes, ceux-là même qui se jugent savants, peuvent également être à l’origine de la peur. Par exemple, les plus crédules écoutent comme une vérité établie le discours teinté de rhétorique et de fascisme prononcé par un homme politique quelconque, qui affirme avec force que les personnes dont on doit avoir peur sont celles qui n’en prononcent pas (et qui n’ont pas les moyens de le faire) parce qu’ils n’ont pas eu la chance de naître sur le même territoire que lui. C’est ce que nous appelons la xénophobie. Le mot « xénophobie » est un néologisme créé par Anatole France, composé de deux mots grecs : ξένος, l’étranger et φόϐος, la peur qui a donné le mot « phobie » en français. La xénophobie est donc une peur irraisonnée de l’étranger. L’étranger c’est l’autre. Dans ce cas, la peur est poussée à un degré suprême appelé la haine.

Depuis quelques années, cette haine étouffante a pris le visage d’une femme politique qui ne cesse de dire n’importe quoi et de jouer sur les sentiments des français. Par exemple, après les attentats terroristes de 2015 dont Paris fut victime, elle affirmait, sans pudeur, que l’immigration massive était la cause du communautarisme et que le communautarisme était la cause du terrorisme. Une première question se pose, qu’appelle-t-elle l’« immigration massive » ? En 2015, la France a accueilli 217 533 immigrés (tous motifs confondus). 217 533 immigrés pour un pays de plus de 65 millions d’habitants ce n’est pas « massif ». Dès lors, quelle est la véritable cause du communautarisme si ce n’est pas l’« immigration massive » ? Je pense que ce sont ces politiques qui refusent d’accueillir décemment les réfugiés, comme cette femme – sur le sort de laquelle il convient toutefois de ne s’appesantir longuement. Mais la haine n’est pas un sentiment exclusif de notre époque. Déjà sous le règne de Charles IX, elle ne laissait pas de trouver sa place dans le royaume. En effet, la reine-mère, Catherine de Médicis, projetait de marier sa fille Marguerite de Valois, la sœur du roi, catholique, avec le jeune roi de Navarre, le futur Henri IV, protestant dans le but d’apaiser les tensions entre catholiques et huguenots et de garantir la paix dans le royaume. Le mariage eu lieu le 18 août 1572. Mais ni les ultra-catholiques, menés par la maison de Guise ; ni les huguenots, menés par l’amiral de Coligny ne voulaient cette paix.

Quelques jours après le mariage, l’amiral de Coligny, qui avait la confiance du roi, fut victime d’un attentat à l’arquebuse. Comme les huguenots voulaient venger leur chef, l’atmosphère de Paris se noircit. La famille royale prit peur – la peur mène à la haine, on y revient – elle fit donc pression sur le roi : il devait agir. Attaché à l’amiral de Coligny, Charles IX promit de le venger. Mais s’il ordonnait quoi que ce soit contre les catholiques, la maison de Guise (très influente) s’insurgerait, et avec elle les parisiens, majoritairement catholiques. La famille royale ne pouvait risquer un soulèvement populaire, et devait donc éviter toute offensive protestante. Au soir de la saint Barthélémy, le 24 août, l’assassinat des chefs huguenots fut ordonné (exceptés les jeunes princes de sang : Henri de Navarre et le Prince de Condé). À la vue des premiers morts, les huguenots ripostèrent, s’ensuivit alors un massacre d’une terrible violence : le lendemain on déplora entre 10 000 et 30 000 morts dans tout le royaume. Cette nuit funeste, des hommes, aveuglés par la haine, tuèrent leurs frères, sans s’apercevoir qu’ils croyaient au même Dieu, ce Dieu qui pourtant réclame l’amour. Une fois encore la haine conduit à la violence. La violence est une force intense, souvent destructrice. Il existe deux types de violences : les violences verbales et les violences physiques. Je ne ferai aucune hiérarchie entre ces deux types de violences. Qu’elles soient verbales ou qu’elles soient physiques, elles sont ressenties avec autant de douleur par les victimes. Chaque jour les secrétaires de la violence exercent leur triste pouvoir :

la vie, qui n’a pas offert beaucoup de cadeaux à ce jeune garçon qui a préféré la quitter ; les menaces de cet ancien camarade de classe qui n’avait pourtant pas d’aversion pour la couleur sombre de sa peau lorsqu’ils partageaient la cour de récréation ; le dirigeant politique qui exerce ce pouvoir qu’il aime tant sans songer que dans son pays des gens souffrent ; l’Homme, avide de progrès qui ne voit pas la déflagration inéluctable de sa planète ou encore les coups de celui qu’elle a pourtant épousé. Ainsi, nous avons compris ce triste cheminement qui conduit à la violence. Maintenant, il serait bon de savoir comment pallier cela. « L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. » L’ignorance est donc la cause de notre problème. Son contraire en serait, par conséquent, la solution. Dès lors, quel est le contraire de l’ignorance ? Malgré ce que je disais au début de ce discours, le contraire de l’ignorance est bien la connaissance. D’abord la connaissance d’autrui. Si vous connaissez l’autre, que vous faites un pas vers lui et que vous lui ouvrez votre porte comme les grecs de l’Antiquité, vous n’en aurez plus peur. En effet, dans la Grèce Antique, l’hospitalité était considérée comme une vertu. Selon la mythologie grecque, c’est Zeus, lui-même, qui enverrait les invités dans tout le pays. Et ne pas accueillir un étranger était perçu comme un blasphème. D’ailleurs il est intéressant de remarquer que dans notre langue, le mot « hôte » est le même pour désigner celui qui reçoit et celui qui est reçu.

Cela montre bien qu’autrui est semblable à moi-même et que je n’ai aucune raison de le craindre, de le haïr ou de lui faire du mal. Mais c’est également une connaissance plus large que l’on acquiert à l’école, au théâtre ou dans les livres qui peut remédier à la peur, à la haine et à la violence.

Avant de terminer, je voulais vous lire ceci :

A quoi comment vis-tu penses-tu, mais à qui?

Je vis ne pense pas, je dis je pense la mer et le ciel.
Ainsi les canards du Dimanche, et mon stylo
Ailé est comme le canard sauvage à ras de vague.
Je vis la vague vis le bleu, et la blondeur du sable blanc
Et la rougeur rose du cap de Nase comme le nez du cousin portugais

Tout gravelé de blockhaus désuets.
Foin des pirouettes des petites maubèches sophistiquées
Je hume la mer d’iode, et de sel de laitance
Au crépuscule, la nouba du soleil sous tente flamboyante
Et dans la nuit, la douceur du rire parmi les palmes.

Or à qui pas à quoi, je te pense te vis vivante.

« Quel est le rapport avec le sujet ? » allez-vous me dire. Eh bien, je vous répondrai qu’il n’y en a pas mais que ce poème de Léopold Sédar Senghor, d’une grande beauté peut éviter bien des drames car l’Art nous élève et nous ouvre au monde. Nous ouvrir au monde c’est nous ouvrir à l’autre et a fortiori, ne plus en avoir peur.

Je vous remercie.

Texte de Henry Sarre

 

« L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, et la haine mène à la violence. » a écrit Averroès.

Pour bien commencer ce concours d’éloquence et pour ne pas qu’Averroès se retourne dans sa tombe, nous allons définir l’ignorance. Qu’est-ce que l’ignorance ?

L’ignorance, c’est une méconnaissance, une mal-connaissance de quelque chose ou de quelqu’un. Alors pour éclairer de cette citation, je pense qu’il faut préciser que ces paroles concernent surtout l’ignorance de l’autre. Comment caractériser cette ignorance ? C’est très complexe, ce n’est pas comme un objet dont on ne sait pas comment il fonctionne. Un humain ne fonctionne pas, il vit. Il vit avec les autres, mais quelquefois, quand les hommes trouveront une personne différente, ils vont tout d’abord penser que c’est mal.

Cette méconnaissance, comme l’a si bien dit notre cher Averroès, va conduire à la peur. Voilà quelque chose d’encore plus compliqué que l’ignorance, la peur. La peur, si je me fie à mon dictionnaire est une émotion qui accompagne la prise de conscience d’un danger ou d’une menace. Mais comment peut-on savoir qu’une menace arrive d’une personne si elle nous est inconnue ?

C’est donc une peur des personnes différentes, que beaucoup considèrent comme anormales. Lorsque je dis anormales, j’entends qui ne correspond pas à la norme. Mais penser qu’il y a des personnes normales et des personnes anormales est absurde. Personne n’est normal, mais tout le monde a une personnalité qui lui est propre. Ce sont ces personnalités individuelles qui se cachent derrière la majorité et donc la normalité.

Il y a alors trois types de personnes :

Il y a premièrement, ceux dont la personnalité est normale, en apparence, ils correspondent donc à la majorité, c’est ce qu’on appelle le conformisme.

Ensuite, il y a ceux dont la personnalité n’est pas majoritaire, et qui cachent cette personnalité. Mais le fait de cacher n’est vivement pas recommandé.

Et enfin, les derniers, ceux qui, comme les précédents, n’ont pas une personnalité normale, mais qui eux osent montrer leurs différences. Ce sont de ces personnes là dont nous avons peur, alors que nous devrions nous en inspirer, parce que tout le monde est différent.

Comme nous sommes ignorant à leur sujet, nous ne savons pas quel danger ils représentent pour nous. Nous nous disons que notre système sociétal n’a pas été conçu comme ça, n’a pas été conçu pour ça, que ces personnes vont bouleverser ce système. C’est donc un certain conservatisme qui pèse sur notre ou nos sociétés, car la norme n’est pas la même partout dans le monde. Il est donc là le danger, pas chez les personnes différentes, mais chez les conservateurs et chez les conformistes !

C’est un conservatisme qui mène au rejet de l’autre. Rejeter, trouvez une action plus haineuse et plus méprisante que celle-là. Le rejet est une chose horrible qui arrive à certaines communautés. On peut donc dire que le conservatisme mène au communautarisme par la haine non-contrôlée qui a été propulsée par la peur. Le sujet est encore là : « la peur mène à la haine ».

Ensuite, le pont entre les deux derniers termes est facile à franchir. En effet, un repli sur une communauté ou sur soi-même entraîne des réactions de la majorité. Réactions qui peuvent être violentes, violentes tout d’abord par les mots, mais aussi par les gestes et les coups qui peuvent même mener à la mort des victimes.

Mais mort préméditée ou pas, nous avons tous dans un coin de notre tête de grands drames internationaux, comme le massacre qu’ont subi les Juifs durant la seconde guerre mondiale. Massacre orchestré par les dirigeants nazis bien sûr, mais en exploitant un contexte d’antisémitisme qui préexistait en Europe. C’est donc une haine, une majorité et une idéologie imposée à toute une population qui ont menés à la mort de plus de 6 millions de Juifs durant la seconde guerre mondiale.

Alors dites moi, comment peut-on faire pour ne pas imaginer la souffrance qu’ont subi ces gens ? Comment peut-on faire pour ne pas compatir avec ces peuples opprimés ?

Comment peut-on rester stoïques face à de telles catastrophes ?

Et dites-moi encore, comment peut-on oser affirmer que les chambres à gaz et par conséquent les camps d’extermination ne sont qu’un détail de notre histoire ? Tout cela parce qu’au départ les Juifs étaient différents, différents vis-à-vis de la majorité de la société, majorité nazie qui avait peur des Juifs. Mais pourquoi éprouvaient-ils ce sentiment ? Peut-être avaient-ils peur du rapport à l’argent des Juifs.

Rapport à l’argent qui date du Moyen-Âge où les chrétiens avaient interdiction d’exercer certains métiers, métiers qui faisait partie des secteurs financier et monétaire. Les Juifs ont donc exercé les professions de ces secteurs bien sûr par intérêts personnels mais aussi parce que la population en avait besoin. Et au XIXème siècle, apparaît le complot Juifs dont les Nazis se servent pour faire des Juifs un bouc-émissaire. Mais cette expérience de grande ampleur a bien montré que l’ignorance mène à la peur, que la peur mène à la haine et que la haine mène à la violence.

Mais au-delà de ces grands événements, la citation fait aussi son effet à petite échelle. Prenons par exemple un établissement comme celui-ci, où se rencontrent tous les jours des centaines d’élèves, chaque élève ayant une personnalité. Cette personnalité, chez les élèves, aussi différente soit-elle des autres, provoque parfois des moqueries, des insultes, des menaces. Mais nous sommes allés trop vite.

Prenons un exemple concret : un jeune homme qui assume pleinement son homosexualité. Les autres jeunes gens ne vont pas savoir ce qu’il ressent, ce qu’il vit, ce qu’il éprouve. Cette ignorance peut rapidement mener à la peur. Peur que le jeune homme éprouve des sentiments à leur égard ou que son amitié puisse faire croire qu’ils sont homosexuels aussi. Cette crainte va très vite se transformer en haine, avec le rejet du jeune homme. Et comme je l’ai dit précédemment, le pont est très rapide à franchir entre la haine et la violence : les insultes homophobes, les violences physiques aussi parfois. Certes les élèves n’iraient pas jusqu’à le tuer, mais en réalité si, inconsciemment, ils blessent ce jeune homme psychologiquement et physiquement chaque jour, et ils peuvent le mener à commettre un acte irréparable, le suicide.

On voit donc qu’un problème se pose entre la démonstration de nos personnalités, de nos différences et l’acceptation des autres. Peut-être me suis-je mal exprimé, ces différences sont très importantes dans la vie, elles sont la définition de l’être humain, elles permettent de nous distinguer et de rendre nos vies beaucoup moins monotones. C’est ce que disait Vassili Grossman, un écrivain russe du XXème siècle : « La vie devient impossible quand on efface par la force les différences et les particularités. ». Cette citation convient davantage avec l’exemple du génocide des Juifs, mais il convient également avec l’exemple du jeune homme. Dans le premier cas, c’est simple, on a essayé d’effacer les différences ou plutôt les différents, puisque je le rappelle un génocide est une destruction méthodique d’un groupe d’êtres humains. On cherche bel et bien à éliminer les différences en éliminant ceux qui les portent. Dans le second cas, c’est un peu plus complexe parce que les élèves font comprendre au jeune garçon que c’est mal, que sa différence est mal. Et c’est d’autant plus tragique, et c’est pour cela que j’ai choisi cet exemple, que nous ne choisissons pas notre sexualité, comme nous ne choisissons pas notre couleur de peau. Et pour illustrer mon propos, je vais vous citer la fin d’une chanson d’un grand chanteur français, Charles Azenavour : « Et je précise / Que c’est bien la nature qui / Est seule responsable si / Je suis un homo / Comme ils disent ». C’est évidemment la même chose avec le culte et la religion. Et il ne doit pas y avoir de hiérarchie entre ces différences !

J’en viens à dire qu’il faut distinguer les personnalités, mais ne pas en dénigrer parce qu’elles sont trop différentes. Et je vais citer suite à cela une phrase que tout le monde dans cette salle a déjà entendu : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit », ce qui fait partie de l’Article Ier de la DDHC.

Les termes les plus importants, vous l’aurez compris, sont « libres » et « égaux ». Le terme d’égalité a déjà été défini précédemment, par la distinction utile mais pas le dénigrement malsain. Mais le terme de liberté reste encore à éclaircir. Peut-on faire ce qu’on veut sous prétexte que l’on est libre. Et là encore je vais vous proposer une citation célèbre : « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. ». Et il est fondamental de bien la comprendre. Par exemple le jeune homme a le droit de ne pas se faire insulter parce qu’il est homosexuel, alors que cela se heurte totalement à la liberté d’expression des autres.

Les libertés ont donc bien des limites qu’il faut impérativement respecter. Si nous ne le faisions pas, nous pourrions en arriver à des situations telles que le génocide des Juifs par exemple. Ce que j’essaie de dire c’est qu’il faut une certaine fraternité entre les individus, une sorte de cohésion.

Bien évidemment, je ne dis pas qu’il faut aimer tout le monde, chacun a des cercles d’amis plus ou moins étendus, mais il ne faut pas détester des personnes tout simplement parce qu’elles sont différentes ou trop différentes. La solution serait en fait de dialoguer, d’apprendre à connaître, sans jugement. Car comme dirait Marek Halter, un peintre et romancier français : « La violence commence là où la parole s’arrête. ». Il convient donc de ne pas se laisser influencer par les personnes haineuses et qu’il se faire une opinion soi-même sur les gens, en apprenant à les connaître.

En soi, mon discours peut être résumé en trois mots, non peut-être pas, cela voudrait dire que vous auriez perdu votre temps ! Ces trois mots sont Liberté, Egalité et Fraternité, oui, la devise de la France ! Ce sont pour moi termes forts sur lesquels il faut méditer pour ne pas se retrouver dans des situations dangereuses. Il faudra donc appliquer ces trois principes pour ne pas que l’ignorance mène à la peur, pour ne pas que la peur mène à la haine et pour ne pas que la haine mène à la violence.